«J’aime la langue française, j’aime jouer avec les mots, et si j’en faisais mon métier?» Corriger, réviser, traduire, interpréter: autant de manières de laisser s’exprimer son amour de la langue française. Un amour qui nous permet d’apprécier toutes les subtilités orthographiques d’une phrase comme celle-ci:

Ce livre vert écrit en vers ne vous a-t-il pas donné envie de vous mettre au vert, un verre à la main, ou de partir à l’aventure comme ce ver ondulant vers l’inconnu?

Les homophones: une bénédiction pour les rédacteurs de dictées! Et encore, la fameuse pantoufle de vair (ou verre, selon les versions) de Cendrillon manque à l’appel. Comme vous pouvez le constater, en faire son métier n’empêche pas d’aimer jouer avec le français, bien au contraire! Mettez donc à profit vos connaissances en orthographe et en grammaire pour répondre aux quelques questions de ce test destiné aux candidats. Et profitez-en pour effectuer une petite virée (virtuelle) au Canada…

1. Conjugaison

Comment conjugueriez-vous le verbe dans cette réflexion que vous vous faites avant de partir alors que vous vous apercevez que vous êtes prêt très en avance?

a. Bien que je prends l’avion à 18 h 30, je me suis levé à 4 h du matin.
b. Bien que je prenne l’avion à 18 h 30, je me suis levé à 4 h du matin.
c. Bien que je prendrai l’avion à 18 h 30, je me suis levé à 4 h du matin.

2. Traduction d’une expression idiomatique

Vous êtes donc arrivé en avance à l’aéroport, vous avez mangé deux croissants en attendant votre avion. Vous hésitez à en reprendre un troisième. Alors que votre correspondant allemand vous dirait: «Aller guten Dinge sind drei.» avant de se resservir s’il était là, à quelle expression française courante cela vous fait-il penser?

a. Toutes les bonnes choses vont par trois.
b. J’en prendrais bien un troisième.
c. Jamais deux sans trois.

3. Ecriture des nombres

Vous êtes bien installé dans l’avion, celui-ci a décollé, le vol se passe bien. Quelque temps plus tard, alors que vous feuilletez votre guide de voyage, vous êtes étonné de lire que le Canada compte 36 155 487 habitants au 1er avril 2016. Votre esprit malicieux se demande alors comment vous écririez ce nombre en toutes lettres:

a. Trente-six millions cent cinquante-cinq mille quatre cents quatre-vingts-sept.
b. Trente-six millions cent cinquante-cinq mille quatre cent quatre-vingt-sept.
c. Trente-six millions cent cinquante-cinq milles quatre cent quatre-vingt-sept.

4. Typographie (positionnement de la virgule)

Vous arrivez à Montréal: une fois à votre hôtel, vous vous approchez de la réception, un immense comptoir derrière lequel attendent plusieurs employés. L’un d’eux vous fait signe d’avancer vers lui pour vous enregistrer. Vous n’avez pas de contact avec les autres employés. Quelle phrase s’applique à la situation que vous avez vécue?

a. L’employé qui s’est montré courtois vous a donné la clé de votre chambre.
b. L’employé qui s’est montré courtois, vous a donné la clé de votre chambre.
c. L’employé, qui s’est montré courtois, vous a donné la clé de votre chambre.

5. Typographie (emploi des majuscules et du trait d’union)

Avant de partir, vous avez sollicité les conseils d’un ami: celui-ci vous a dit d’aller vous promener absolument sur la magnifique colline surplombant la ville. Que faites-vous donc le lendemain de votre arrivée?

a. Vous gravissez le mont Royal et découvrez avec émerveillement le parc du Mont-Royal.
b. Vous gravissez le Mont-Royal et découvrez avec émerveillement le parc du mont Royal.
c. Vous gravissez le Mont Royal et découvrez avec émerveillement le parc du Mont Royal.

6. Accord du participe passé

Un soir au cours de votre séjour, vous décidez de goûter à ce fameux plat dont tout le monde parle: la poutine. Vous avez entendu qu’un restaurant en sert plus de trente sortes, à toute heure du jour et de la nuit. Vous vous y rendez donc et, lorsque vous en ressortez, vous vous dites:

a. C’était bon mais copieux: il va falloir éliminer cette poutine et cette bière que j’ai tant apprécié.
b. C’était bon mais copieux: il va falloir éliminer cette poutine et cette bière que j’ai tant appréciées.
c. C’était bon mais copieux: il va falloir éliminer cette poutine et cette bière que j’ai tant appréciée.

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Jérôme Choquel
Equipe francophone

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Solutions:

1b: «Bien que» est normalement suivi du subjonctif, l’emploi d’autres modes est déconseillé, une reformulation étant toujours possible.

2c: Expression très souvent utilisée en français dans la vie de tous les jours.

3b: «Cent» et «vingt» sont certes multipliés à la fin, mais ils sont suivis d’un autre nombre, donc ils sont invariables. «Mille», quant à lui, est toujours invariable (sauf pour indiquer une mesure de distance).

4c: Une seule proposition est fausse: la deuxième. Cependant, dans la situation vécue, seule la troisième s’applique. La nuance entre la première et la troisième proposition est certes mince, mais, dans le premier cas, il serait question qu’un autre employé présent (voire tous les autres) se soit montré désagréable avec vous, ce qui aurait comme conséquence de changer quelque peu votre première impression sur l’hôtel.

5a: Dans la première partie de la phrase, il est en effet question de l’entité géologique (le mont lui-même) que vous gravissez; dans la deuxième partie, le mot «Mont» est partie intégrante d’un nom propre, à savoir le nom du parc qui a été aménagé sur le mont.

6b: «Poutine» et «bière» étant des noms féminins et ayant la fonction de COD placé avant le verbe, il faut accorder le participe passé au féminin pluriel. Si toutefois seule la bière devait être caractérisée, mieux vaudrait, pour lever toute ambiguïté, reformuler la phrase ainsi: «C’était bon mais copieux: il va falloir éliminer cette bière que j’ai tant appréciée et cette poutine.»