Environ 40 % des habitants de Vancouver ne sont pas nés au Canada. A Toronto, ce sont 46 % (statistiques de 2011). Avec des chiffres pareils, pas étonnant que je n’aie rencontré que très peu de «vrais» Canadiens au cours des trois derniers mois… 😉

Avant de m’installer à Vancouver, je ne m’étais jamais vraiment posé de questions sur la population canadienne et je me rends compte maintenant que ma connaissance de cet immense pays était quelque peu limitée, voire erronée. Les langues officielles du pays sont certes l’anglais et le français, mais à Vancouver, si l’anglais reste la langue de communication principale, le chinois et plusieurs autres langues encore sont beaucoup plus parlés que la langue de Molière. Il n’est pas rare que le menu des restaurants ou encore les informations diffusées dans les lieux administratifs soient également en chinois, comme j’ai pu l’observer au bureau de délivrance des permis de conduire, dont le site Internet en Colombie-Britannique est d’ailleurs disponible en anglais, en chinois traditionnel, en chinois simplifié et en punjabi mais pas en français.

 

Mais plus que les langues, ce sont des pans entiers de cultures du monde qui se mélangent ici. Chinatown en est probablement l’exemple le plus impressionnant. Autrefois occupé exclusivement par des Chinois, comme en témoignent la grande porte (Millenium Gate), les lampadaires ornés de dragons dorés, le jardin, l’architecture typique et les panneaux de rue en caractères aussi bien romains que chinois, ce quartier de la ville est en pleine évolution et abrite aujourd’hui aux côtés de magasins traditionnels des échoppes de barbier, des boutiques hipster et, à en croire la rumeur, les meilleurs Schnitzel de la ville. Et ce ne sont pas que les devantures qui se mélangent: des fêtes multiculturelles un peu curieuses voient parfois le jour, telles que le festival Gung Haggis Fat Choy, créé dans les années 90 et mettant à l’honneur à la fois Robert Burns Day (fête écossaise célébrée le 25 janvier) et le Nouvel An chinois, dont les dates coïncident plus ou moins suivant les années.

Il y a eu à Vancouver d’autres quartiers du même type par le passé, mais si Chinatown existe encore, il ne reste aujourd’hui malheureusement rien ou presque de ceux-ci. C’est le cas notamment de Japantown, qui a cessé d’exister au cours de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Japonais de la ville ont été évacués et emprisonnés en masse après l’attaque de Pearl Harbor, de peur qu’ils ne se retournent contre le pays qui les accueillait. Autre exemple: Hogan’s Alley, qui abritait une communauté majoritairement africaine avant d’être rasée pour la construction du viaduc de Georgia.

 

Une autre culture très présente au Canada est la culture indigène, celle des First Nations, disséminée dans toute la ville sous forme d’œuvres d’art. Après l’arrivée des colons européens, les populations autochtones ont été annihilées, leur manière de vivre bouleversée, les enfants retirés à leurs familles et envoyés dans des internats spéciaux avec interdiction de parler leur langue maternelle. Désormais, ces populations sont reconnues comme faisant partie de l’héritage du Canada et leur art est exposé en de nombreux endroits, comme au parc Stanley ou dans des bâtiments tels que celui de la filiale de la banque RBC située sur Georgia Street. Pour en savoir plus sur les premiers peuples à avoir occupé les terres canadiennes, rendez-vous au musée d’anthropologie de Vancouver (MOA at UBC) ou au Musée royal de la Colombie-Britannique à Victoria. Dans ce dernier, vous pourrez d’ailleurs découvrir un projet visant à raviver et à sauver les langues autochtones qui n’ont pas encore complètement disparu et en écouter des échantillons.

Mon article s’arrête là, mais les cultures citées ici ne sont que des exemples parmi toutes celles qui font la diversité de Vancouver et du Canada. Il y a donc encore beaucoup à découvrir!